Martigny (Canton Valais), Via per Alpes Poeninas, Britannia-Londinium. Foto/Photo:TES.

La Grande-Bretagne et la Suisse s, une amitié européenne

La Grande-Bretagne et la Suisse sont étroitement liées depuis l’époque romaine. En 43 après J.-C., l’empereur Claude (10 avant J.-C – 54) aménagea et rendit carrossable la route du col du Grand Saint-Bernard pour assurer ses lignes de communication avec les légions lancées à la conquête de l’île de Grande-Bretagne. Ce fut la genèse de l’actuel tunnel du Gothard et du projet de la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NFLA).

La Suisse fut un important carrefour européen. A l’époque, la Valles Poenina désigna la large vallée pénétrant au sein des Alpes Poeninae (Alpes pennines valaisannes), qui constitua un couloir d’accès naturel vers le Poeninus (Grand-Saint-Bernard) et l’Italie depuis la Gaule. La ville principale Forum Claudii Vallensium fut le Martigny d’aujourd’hui.

En 1855, la Suisse et la Grande-Bretagne signèrent un traité d’amitié, de commerce et d’établissement qui reflétait la croissance des relations commerciales entre les deux pays, facilita pour les Suisses l’accès aux marchés des colonies britanniques et réduisit les impôts dus par les sujets britanniques établis en Suisse.

Depuis la fin du XVIIIème siècle des scientifiques, des hommes politiques, des banquiers, des commerçants, des écrivains, des peintres, des touristes et des alpiniste britanniques sillonnèrent la Suisse en grand nombre.

Après 1850, des ingénieurs britanniques participèrent étroitement à la construction des chemins de fer et à l’amélioration du réseau routier – pour les diligences – suisses.

A la même époque, les Anglais contribuèrent également au développement des stations touristiques et thermales, des grands hôtels, des sports d’été et d’hiver en Suisse.

La Suisse et le Royaume-Uni entretiennent de longue date des relations étroites, fondées sur une conception analogue de l’état de droit, des libertés fondamentales, de l’ordre économique et social ainsi que de la bonne gouvernance. Les questions liées à l’économie et aux marchés financiers y occupent une place particulière.

En résumé, le commerce, l’innovation, les meilleures universités, des centres de recherches performants et, surtout, une démocratie (directe) qui fonctionne ainsi qu’une réticence envers les projets et les rêves européens pétris de bureaucratie, de centralisation et d’ambition démesurée, allient les deux pays depuis des siècles.

Suite au référendum du 23 juin 2016 et après plusieurs années de négociations, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020, à minuit.

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.