Le canton de Thurgovie

Le canton de Thurgovie (Thurgau) doit son nom à la rivière de la Thur. En 1460, la superficie du territoire du canton était pratiquement celle d’aujourd’hui.

À cette époque, Frauenfeld – le chef-lieu du canton de Thurgovie – était déjà devenu un centre administratif.

Les Romains, les Mérovingiens et les Carolingiens

Après le départ des Romains au Vème siècle, la région fut intégrée au royaume des Burgondes et des Ostrogoths, à la dynastie des Mérovingiens et des Carolingiens. Les ducs alamans détinrent un réel pouvoir en tant qu’émissaires des rois francs jusqu’à leur défaite face aux Francs en 746.

Au IXème siècle, ce fut l’âge d’or de l’abbaye de Saint-Gall qui acquit de nombreuses terres dans cette région. Après les Carolingiens, la Thurgovie fit partie du Saint-Empire romain germanique.

Les Kybourg et les Habsbourg

Les comtes de Dillingen puis de Kybourg – les Dilligen portèrent dès 1006 le titre de comte de Kybourg du nom du village de Kybourg près de Winterthur avec le château familial – furent les souverains de la région jusqu’en 1264.

Après la disparition de cette dynastie, les Habsbourg dirigèrent la région en 1264. Au XIVème siècle, les Habsbourg furent les souverains les plus puissants.

Cela changea avec les défaites des Habsbourg contre les Confédérés suisses lors des batailles de Morgarten en 1315, de Sempach en 1386 et de Näfels en 1388. Les Confédérés gagnèrent de l’influence et, en 1460, ils contrôlèrent toute la Thurgovie.

1460-1798

Le bailliage (Vogtei) commun de Thurgovie fut l’un des bailliages des cantons de Glaris, Lucerne, Schwytz, Unterwald, Uri, Zoug et Zurich, auxquels s’ajouta Berne en 1712. Ce bailliage devint canton de Thurgovie en 1798.

Durant la Réforme protestante, les deux religions – protestante et catholique – cherchèrent à s’étendre, y compris en Thurgovie. A la suite de tensions, la liberté de croyance fut proclamée en 1528 lors d’une landsgemeinde thurgovienne.

Les protestants gardèrent le droit de célébrer leur culte officiellement, mais il fut garanti aux catholiques la possibilité de répandre leur confession sans entrave. Ainsi fut trouvé un compromis : dans 27 communes du canton, l’église servit aux deux confessions (simultaneum).

Il y eut bien sûr des discordes et des conflits, des guerres et des batailles – civiles – de religion : au XVIème siècle, les guerres de Kappel en 1529 et 1531 et aux XVIIème et XVIIIème siècles, les batailles de Villmergen en 1656 et 1712.

Finalement, en Thurgovie, la raison et le compromis l’emportèrent sur le dogme et en 1712, l’égalité des droits entre les deux confessions en matière de religion fut officiellement confirmée.

1798-1848

De 1798 à 1803, la Thurgovie fit partie de la République helvétique. Suite à l’Acte de médiation de 1803, la Thurgovie entra dans la Confédération suisse. Le canton de Thurgovie signa le Pacte fédéral en 1815 et approuva la Constitution fédérale en 1848.

Le drapeau du canton de Thurgovie

 Les armoiries du canton de Thurgovie, créées en 1803, représentent deux lions jaunes en mouvement divisés transversalement sur fond blanc et vert.

Le drapeau tire ses origines des armoiries de la Maison de Kybourg qui régna sur les lieux du XIème siècle à 1263.

En 1803 furent adoptés pour le drapeau du canton de Thurgovie – comme pour les drapeaux des cantons de Saint-Gall et de Vaud – le vert et le blanc, couleurs révolutionnaires représentant la liberté et l’espérance en syncrétisme (système philosophique ou religieux basé sur le mélange de plusieurs doctrines différentes) avec le blanc qui symbolise l’innocence.

(Source: Dictionnaire historique de la Suisse, canton de Thurgovie, https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007393/2017-05-22)

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.