Fragment Antigone, Kunstmuseum/Gegenwart, Basel.

Avec Antigone (2018), le musée présente, pour la première fois en Suisse, l’œuvre la plus récente et la plus complexe de Tacita Dean (1965).

Cette épopée d’une heure exprime l’aptitude de l’artiste à entremêler subtilement figures mythologiques, histoire personnelle et événements fortuits.

Le film analogique constitue le matériau qu’elle tient en estime en raison de ses multiples possibilités de traitement, son aspect brillant et son grain.

Cependant, elle maîtrise également à la perfection d’autres techniques comme la photographie, la gravure, le dessin et l’écriture.

Antigone est le prénom de sa sœur aînée, mais aussi celui de l’héroïne tragique de la pièce éponyme du dramaturge grec Sophocle.

Depuis sa première rencontre avec la matière littéraire, Dean ne cesse de s’interroger sur ce qui survint dans le laps de temps où Œdipe, roi aveugle, erre dans la région déserte aux côtés de sa fille et de sa sœur Antigone.

L’aveuglement constitue le thème central d’Antigone : l’aveuglement artistique. Au cours de cette double projection filmique, les fils thématiques tissent une dramaturgie dont l’unité de lieu, de temps et d’action se fragmente comme à travers un prisme dans un éventail d’images éclatantes.