Basel. Martinsplatz, am Montag 7. März 2022, 04.00. Foto/Photo: TES.

Le Carneval de Bâle

Cette année, en l’absence pour raison de Covid 19, des cortèges en journée et du défilé des Guggenmusik, les cliques pouvaient déambuler spontanément dans les rues du centre-ville.

Le carnaval vous transporte dans l’univers d’un carnaval pas comme les autres, qui se nourrit d’instruments uniques en leur genre, d’une immense créativité et de performances artistiques d’exception.

Des thèmes de politique sociale, des anecdotes et des faits d’actualité y sont traités d’une manière typiquement bâloise : avec fierté, un humour mordant et une pointe d’ironie.

Comme d’habitude ? Non, loin de là ! Cette fois, ce n’est pas le coronavirus mais une agression au cœur de l’Europe qui fait parler d’elle. Cet acte est surréaliste, tout comme le sont les mascarades du carnaval de Bâle.

Et, ce qui était encore impensable il y a peu est malheureusement devenu une amère réalité et une nouvelle défaite pour l’Europe après les guerres déjà presque oubliées des Balkans (1991-1999) et le massacre de 196 citoyens néerlandais le 17 juillet 2014 alors que l’avion dans lequel ils se trouvaient a été abattu par les mêmes auteurs.

Les habitants désespérés, accablés et désemparés du pays européen au drapeau bleu et jaune étaient encore présents sur la place du Marché (Marktplatz) de Bâle, la veille du carnaval.

Quelques heures plus tard, la mélodie de la marche Morgenstraich, vorwärts marsch ! (en avant, marche !) a retenti, comme d’habitude.

La plupart des dirigeants européens et se cachent encore derrière un masque de paroles dures et de déclarations symboliques, voire cyniques, de soutien à un pays européen souverain, redoutant qu’une exclusion du pays qui mène cette attaque nuise à l’Europe.

Les protagonistes se tirent d’affaire parce que le commerce, la lâcheté et le manque de perspicacité prévalent encore. Le crocodile va être encore plus affamé. A cela, aucune mascarade ne saurait être une réponse. C’est clair depuis des décennies.