Bursins, L'église Saint-Martin. Foto/Photo: TES

Bursins et le réseau de Cluny

L’histoire du village de Bursins (canton de Vaud) est étroitement liée au Royaume de Bourgogne (888-1032) et à l’Abbaye de Cluny. L’église et le centre du village, bien préservés, trouvent leur origine dans cette période.

L’église de Bursins, une des plus intéressantes de notre pays au point de vue archéologique, est dédiée à St-Martin. Elle offre une grande ressemblance avec l’église de Saint-Sulpice, un village qui se situe au bord du lac Léman près de Lausanne, diocèse de Bursins à cette époque.

La première église – carolingienne – de Bursins date du XVIIIème siècle. La reconstruction romane intervint aux XIème et XIIème siècles.

Bursins se trouve également au centre d’un document unique. La première mention officielle du village date de 1011. Rodolphe III, le dernier roi de Bourgogne, fit donation du village et de son église au couvent de Romainmôtier.

Archives cantonales vaudoises

Cet acte est le plus ancien document conservé mentionnant le roi burgonde (966-1032) Rodulfi regis (roi Rodolphe), Cluny et l’abbé Odilo (Odilon – 962-1049), Odilonem abbatem de romano monasterio (Odilon, abbé du monastère romain), Bursins (Brucins). Le contenu de ce document de 1011 est connu grâce à des transcriptions ultérieures, l’original n’ayant pas – encore – été retrouvé.

En 1276, Romainmôtier, à son tour subordonné à l’ordre de Cluny, acquit d’autres biens dans la région. A la fin du XIIIème siècle, le prieur construisit la maison fortifiée qui se trouve toujours derrière l’église.

L’église romane fut transformée et agrandie aux XIIIème, XIVème et au début du XVIème siècles. En 1536, le canton de Berne conquit le Pays de Vaud, alors possession du Duc de Savoie et l’église devint un temple protestant.

Le prieuré Saint-Martin de Bursins forme un ensemble architectural remarquable. Situé au haut du village et entouré de maisons patriciennes et de la maison du prieur, c’est un complexe impressionnant.

A trois cents mètres de là, le château médiéval du Rosey avec ses quatre tours, ses façades aux belles fenêtres et son jardin potager quadrillé par des haies de buis ainsi que les magnifiques forêts et pâturages de Bursins complètent ce beau tableau.

La Fédération européenne des sites clunisiens, à Cluny, a pour objectif de rassembler les lieux qui, en Europe, ont contribué au rayonnement extraordinaire de l’abbaye de Cluny (Bourgogne du sud) du Xème au XVIIIème siècle et fournit toutes informations utiles à ce sujet. Vous pouvez consulter son site internet https://home.sitesclunisiens.org

L’influence spirituelle, artistique, économique, politique et sociale de cette abbaye fut considérable, y compris en Suisse. L’abbaye de Cluny fut démantelée à l’époque de la Révolution française, ce qui entraîna également, à partir de 1789, la fin de son réseau de près de 1’400 dépendances et d’environ 10’000 moines répartis dans l’Europe entière. A Cluny, seule une petite partie de l’immense complexe a été préservée.

L’abbaye et les moines de Cluny sont à l’origine de la création de centaines de villes et de villages en Europe, y compris en Suisse. Les sites clunisiens européens – dont Bursins – font partie des itinéraires culturels du Conseil de l’Europe depuis 2005 auxquels la Suisse est en outre associée  avec 12 itinéraires culturels.

Les chemins de Cluny en Suisse (die Cluny-Wege in der Schweiz) est un itinéraire en 11 étapes qui relie treize lieux de Cluny en Suisse : Bassins, Bursins, Mollens, Romainmôtier, Montcherand, Baulmes, Bevaix, Corcelles-Cormondrèche, Douanne (Twann), Ile Saint-Pierre (Sankt Peter Insel), Payerne, Rüeggisberg et Rougemont.

Également recommandée : l’église romane de Donatyre, près d’Avenches, bâtie au XIème siècle !

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.