La Fondation de l’Hermitage consacre une grande rétrospective à Léon Spilliaert (1881-1946), l’un des artistes belges les plus importants du début du 20e siècle. Il est l’auteur d’une œuvre d’une profonde originalité, baignée d’interrogations métaphysiques et de culture flamande, et réalisée presque exclusivement sur papier.

Mélangeant les techniques graphiques, il tisse des liens avec le symbolisme et l’expressionnisme contemporains, et semble annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l’extrême, l’abstraction géométrique et le minimalisme.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, Spilliaert utilise avant tout le lavis d’encre de Chine, l’aquarelle, le pastel et le crayon de couleur, et il déploie son talent dans des paysages d’une sobriété confinant à l’abstraction – le ciel, la mer, le contour de la digue vibrant d’une lumière sourde.

Après 1920, Spilliaert utilise intensément l’aquarelle et la gouache, et crée des marines flamboyantes et lyriques, qui tendent à l’abstraction pour certaines. Dans les années 1930 et 1940, l’artiste revient sur un sujet de jeunesse – les arbres.