Die Landskron, Basel im Hintergrund. Foto/Photo:TES.

Le château de Landskron dans l’histoire régionale et européenne

Le château de Landskron fut construit à la fin du XIIIème siècle par la dynastie bâloise des Münch. Le lieu situé sur un mont du même nom, à 540 mètres d’altitude, dominait la route au pied nord du Jura. Les Romains percevant l’importante position stratégique de ce site y érigèrent une tour de guet.

 Landskron, Münchenstein et Bâle

Le nom de Landskron fut évoqué pour la première fois en 1312 sous le nom de Lantzkrone. La famille Münch appartint à la puissante noblesse bâloise et fut au service du prince-évêque de Bâle. Elle construisit également un château à Münchenstein (d’où le nom), près de Bâle, aujourd’hui commune du canton de Bâle-Campagne.

Emanuel Büchel (1705-1775), le château et l’ église de Münchenstein en 1754.

le château et l’ église en 2023

Trois membres de cette famille furent évêques et d’autres furent bourgmestres de Bâle. Le château de Landskron se trouve près du village français de Leymen, en Alsace, et à quelques centaines de mètres de la Suisse.

Le château de Landskron, le tableau du miracle

En 1461, le château de Landskron fut cédé à la famille Reich de Reichenstein, également connue pour le tableau du miracle accroché au mur de la fenêtre de la chapelle des Sept Douleurs (Reichensteinischen – ou Sieben-Schmerzenkapelle), de Mariastein (canton de Soleure), qui commémore le sauvetage de Hans Thüring Reich de Reichenstein, seigneur tombé du rocher en 1541. Cette famille, qui fit du château une résidence confortable, fut également au service des princes-évêques et, partant, des Habsbourg, qui régnèrent alors sur le Saint-Empire romain germanique.

Les Habsbourg et la France

 L’empereur Maximilien 1er de Habsbourg (1459-1519) du Saint-Empire romain germanique prit l’initiative de transformer le château de Landskron en forteresse : la tour d’habitation devint plate-forme d’artillerie, l’étage supérieur fit place à des créneaux et les murs furent renforcés de plusieurs mètres d’épaisseur. Le but de cet ouvrage défensif fut principalement de pouvoir faire front aux tendances expansionnistes des Confédérés et, en particulier, du canton de Soleure.

L’entrée s’effectue toujours à travers un mur de sept mètres d’épaisseur. La paix de Westphalie en 1648 marqua un tournant. L’Alsace et ainsi le château de Landskron furent rattachés au Royaume de France. En 1687 et 1688, afin d’y accueillir une garnison militaire d’environ trois cents personnes, Louis XVI chargea le célèbre bâtisseur de forteresses Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707), connu généralement sous le seul nom de Vauban, d’y effectuer d’importants travaux de restructuration. Ses forteresses, notamment celles de Belfort (France) et de Breisach (Allemagne), sont aujourd’hui inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Emanuel Büchel (1705-1775), Le Landskron, 1754.

La prison d’Etat

 Enfin, de 1690 à la Révolution de 1789, le château de Landskron servit également de prison d’Etat pour les prisonniers politiques. Le principal prisonnier fut Bernard Duverger de Soubardon (1737-1790). Il était rentré en France en tant qu’officier après avoir perdu la colonie française de Louisiane.

Il vécut à la cour royale de Versailles. Il fut arrêté et emprisonné au château de Landskron en 1769 en raison d’une histoire d’amour avec une dame de la cour, ce qui ne fut guère apprécié par le roi Louis XV (1710-1774). Il mourut peu après sa libération en 1790.

Bernard Duverger de Soubardon, reconstruction sur place

La fin et le nouveau commencement

La fin du château de Landskron survint en 1813 lorsque les troupes alliées, qui vainquirent Napoléon lors de la bataille de Leipzig, aussi connue comme la bataille des Nations, qui se déroula du 16 au 19 octobre, le détruisirent. Seul le donjon du XIIIème siècle, en forme de tour rectangulaire, resta debout.

En 1984, le château devint la propriété de l’association franco-suisse Pro Landskron, créée en 1983, qui a entrepris sa restauration et le gère à présent.

Tradition viticole

 La première mention écrite de la viticulture date de 1461et une description datant de 1660 environ se lit comme suit :

« Gleich daroben ligt angeregte Vestung Landtscrone, allda es einen grossen Rebaker gibt so den besten roter Wein in selbiger Revier ausgibt ». Juste au-dessus se trouve la forteresse de Landskron où s’étend un grand vignoble produisant le meilleur vin rouge de la région.

En 1877, le vignoble couvrait une superficie de 7,2 hectares. Aujourd’hui, la superficie totale n’est plus que de 2,2 hectares.

(Source et informations complémentaires : Association Pro Landskron/Verein Pro Landskron)

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice