Aarau, Haus zum Schlossgarten. Foto/Photo: TES

Aarau ou l’émergence d’une capitale

La ville d’Aarau (canton d’Argovie) tire son nom de la rivière Aar, la plus importante source d’approvisionnement du Rhin. À quelques kilomètres de là, l’Aar se jette dans le Rhin à Coblence, en Suisse, et poursuit son chemin jusqu’à Rotterdam.

Aarau n’est pas une ville comme les autres, c’est le chef-lieu du canton d’Argovie. Ni les Celtes, ni les Romains, ni les Habsbourg, ni les habitants d’Aarau ne pensaient à ce statut avant 1798.

L’Aar  et la centrale hydroélectrique d’ Aarau

En raison de sa situation sur l’Aar, cette région était déjà habitée à l’époque des Celtes et des Romains. Les comtes de Kyburg fondèrent la localité vers 1250. Le château, le moulin et les anciennes murailles et tours de la ville datent également de cette époque.

Le roi Rodolphe Ier de Habsbourg (1218-1291) acquit la ville en 1273 et lui accorda le droit de ville en 1283. En 1415, cependant, Berne et Soleure conduisirent une grande partie de l’Argovie (seul le Fricktal est resté la propriété des Habsbourg jusqu’en 1803).  Aarau fut alors gouvernée par Berne en tant que territoire sujet (Untertanengebiet), avec une autonomie relativement importante).

Aarau fut un territoire habsbourgeois jusqu’en 1415. L’aigl  à deux têtes des Habsbourg et les armoiries de Berne sont encore visibles partout dans la ville.

A partir de 1531, la diète (Tagsatzung) des représentants des cantons réformés a régulièrement eu lieu à Aarau. Cependant, Baden est resté le lieu principal de la diète de tous les cantons (catholiques et protestants), bien que les divisions religieuses (et autres) en aient entravé l’efficacité.

L’invasion française de 1798 a mis fin à près de quatre siècles de domination bernoise. Les idéaux révolutionnaires français ont également trouvé un public enthousiaste à Aarau, et le 12 avril, la République helvétique (1798-1803) imposée par les occupants français fut proclamée depuis l’hôtel de ville. Le parlement de cet État unitaire sièga à l’hôtel de ville, le gouvernement (le directoire) à la Haus zum Schlossgarten.

A tout jamais, Aarau est ainsi la première capitale de la Suisse, mais ce statut fut de courte durée. Les infrastructures manquaient et dès septembre 1798, Lucerne devint la nouvelle capitale de la République helvétique et le siège du parlement et du directoire.

Cependant, les idéaux révolutionnaires de 1798 ont rapidement cédé la place à la réalité de l’occupation française et à un État unitaire non désiré. Des rébellions (armées) éclatèrent partout dans cette république et Napoléon intervint personnellement en 1803.

Il dissout la République helvétique et, par l’Acte de Médiation, rétablit l’ancienne confédération des cantons avec la création de six nouveaux cantons, dont le canton d’Argovie (y compris le Fricktal).

Aarau devient la capitale du nouveau canton. Comme d’autres chefs-lieux de canton, effectivement des villages, par exemple dans les cantons de Schwyz, Glaris, les deux Appenzell, Obwald et Nidwald, Aarau est une micro-métropole, tout comme Bâle, chef-lieu du canton de Bâle-Ville, est une métropole cosmopolite et multiculturelle au rythme de vie d’un village.

(Source et plus d’informations : A. Lüthi, Aarau, Dictionnaire historique de la Suisse, 25.11.2016 ; Gemeinde Aarau)

Impressies van Aarau

   

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Das Aargauer Kunsthaus