Aubonne. Foto/Photo: TES

Aubonne et son château

Le nom Aubonne (canton de Vaud) vient du mot celte Albunna, qui signifie « eau blanche », en raison de la couleur de la rivière l’Aubonne due à l’écume qui se crée lorsque les eaux tumultueuses dévalent joyeusement de rochers en rochers. L’Aubonne prend sa source dans le massif du Jura, au pied des Monts de Bière.

L’histoire de la petite ville homonyme – Aubonne – est liée à celle du château. C’est au début du XIIème siècle que les habitants cherchèrent à se protéger en rassemblant leurs habitations au pied du château.

Le château était la résidence des Seigneurs d’Aubonne. En 1234, une charte nommée « Franchises d’Aubonne » fut établie, elle fixa les droits et devoirs du seigneur et des habitants du bourg.

Du XIIème au XVIIème siècle le château, alors simple tour, devint citadelle, puis château fort au gré de la puissance des propriétaires qui l’occupèrent, à savoir les seigneurs d’Aubonne, la maison de Savoie, les seigneurs de Grandson et les comtes de Gruyère.

Le château d’Aubonne traversa les siècles sans avoir été ébranlé par de graves évènements ou des catastrophes. Il a été épargné par le feu et les gens de guerre ne l’ont pas pillé ce qui, à l’époque, était plutôt exceptionnel. L’agriculture, la viticulture et l’artisanat suffisaient à soutenir le commerce et le niveau de vie des habitants.

L’arrivée de Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689), diamantaire du roi de France et grand voyageur, puis celle d’Henri Duquesne, marquis (1652-1722), fils aîné de l’éminent amiral de Louis XIV (1638-1715), transformèrent le village en un centre dynamique. La fameuse tour ronde du château émana d’un souvenir de voyage de Jean-Baptiste Tavernier en Orient. Henri Duquesne construisit la cour intérieure bordée d’arcades.

Les deux huguenots, exilés de France suite à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, transformèrent le château d’Aubonne en une confortable et noble demeure de style baroque, imprégnée du prestige de la cour royale française.

Dès 1701, Aubonne devint le siège d’un baillage bernois et le resta jusqu’à l’invasion française en 1798. En 1536, les Bernois, protestants, avaient conquis le Pays de Vaud alors sous la domination du duc de Savoie.

La forteresse se dresse sur une colline surplombant la ville historique et ses ruelles pittoresques ainsi que le ravin de la rivière l’Aubonne.

La dernière rénovation du château d’Aubonne, aujourd’hui propriété de la commune, eut lieu en 1988. Il est actuellement inscrit comme bien culturel suisse d’importance nationale et abrite une école secondaire ainsi que plusieurs salles publiques.

L’église d’Aubonne est également un monument attrayant. Au Moyen Age, l’église paroissiale se trouvait encore à Trévelin, soit à un kilomètre vers l’ouest. Cependant en 1577, la ville d’Aubonne fit démolir l’église catholique de Trévelin sur le point de s’écrouler et utilisa les matériaux pour construire l’église actuelle – temple protestant – pourvue d’un chœur gothique et d’une nef couverte d’un plafond en bois.

(Source et plus d’informations: www.aubonne.ch)

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.