Le corridor Rotterdam-Bâle-Gênes et les ports rhénans suisses

Le premier grand navire rhénan est arrivé à Bâle en 1904. Le port rhénan de St Johann a ensuite été agrandi en 1906. Ce port a cédé la place au complexe Novartis et à une promenade fluviale en 2011. A Kleinhüningen, un deuxième port rhénan bâlois a été construit entre 1919 et 1942.

Les ports de Muttenz Auhafen et de Birsfelden (canton de Bâle-Campagne) ont été construits entre 1937 et 1940. En 2008, les ports des deux cantons ont fusionné pour former les Ports rhénans suisses (Schweizerischen Rheinhäfen, SRH).

Cologne. Photo: Guido Wasser, Bâle

Ils sont la porte d’entrée vers les mers et océans du monde entier via les ports maritimes de Rotterdam, d’Amsterdam,  d’Anvers et de Gênes par les tunnels du Saint-Gothard.

Le port de St Johann a cédé la place en 2010 à l’expansion de Novartis et à une (belle) nouvelle promenade le long du Rhin.

Le Rhin supérieur, qui commence à Bâle, était à l’origine divisé en de nombreux affluents. Avec la régularisation du Rhin supérieur de 1817 à 1876, le fleuve a été ramené dans un seul lit.

Rheinhafen Kleinhüningen

De 1928 à 1959, le « Grand Canal d’Alsace » a été construit entre Kembs et Breisach. Depuis lors, la quasi-totalité des eaux du Rhin s’écoule dans ce canal de 53 km de long.

Entre Rheinfelden et Karlsruhe, le Rhin est endigué par 12 centrales électriques. En conséquence, la profondeur du fleuve a augmenté et le Rhin est navigable toute l’année. La navigation à grande échelle sur le Rhin n’a été possible que grâce à l’écluse, à la canalisation et à l’élargissement pour en faire un fleuve navigable.

L’Haut-Rhin (Hochrhein) et le Rhin supérieur (Oberrhein)

L’écluse de Birsfelden a une fonction importante. Le nombre annuel de bateaux dépasse les 10 000, dont 6505 grands bateaux (et quelques bateaux à rames !).

.La société Schweizerischen Rheinhäfen (SRH) peut s’affirmer avec succès dans un environnement régional, national et international compétitif. Aujourd’hui, le SRH est même la plaque tournante du transport national sur le corridor de fret Rotterdam-Bâle-Gênes.

Les trois sections portuaires de Kleinhüningen, Birsfelden et Muttenz Auhafen traitent chaque année plus de 6 millions de tonnes de marchandises et plus de 100 000 conteneurs, ce qui équivaut à environ 10 % de toutes les importations suisses.

(Source et plus d’informations: Port of Switzerland) 

Le Waal (Le Rhin) à Nimwegen

Colonia Iulia Equestris ou Nyon, la plus ancienne ville de Suisse

La fondation de la Colonia Iulia Equestris en 45 av. J.-C., l’actuelle ville de Nyon (canton de Vaud), fut l’une des dernières décisions politiques de Jules César (100-44 av. J.- C.).

Ce général romain avait vaincu les Celtes à Bibracte, près de l’actuelle ville d’Autun en France, en 58 av. J.-C. Cette année-là, plusieurs tribus celtes, dont les Rauraciens et les Helvètes, s’étaient déplacés vers la Bourgogne pour s’y installer, loin des tribus germaniques. A cette époque, Rome n’occupait pas encore cette partie de la France (la Gaule) et elle était habitée par les tribus celtes.

Les Celtes « suisses » jouèrent ici de malchance, car l’ambition de César de conquérir la Gaule n’incluait pas dans ses plans les tribus celtes récemment arrivées en Gaule. Les Celtes « suisses » vaincus s’en retournèrent donc sur leurs territoires, tout en passant des traités avec les Romains.

César exigea des places fortes romaines à deux endroits stratégiques : la Colonia Iulia Equestris et Augusta Raurica (fondée vers 45 av. J.-C.) le long du Rhin.

La richesse de l’histoire romaine se manifeste au centre-ville de Nyon, au musée romain et sur tout ce site archéologique majeur, qui inclut entre autres les fondations d’un amphithéâtre, un forum, une basilique, un aqueduc, des thermes, des insulae (quartiers d’habitation) et le plan des rues.

Après le départ des Romains au Ve siècle, Augusta Raurica se divisa en deux petits villages de pêcheurs, Augst et Kaiseraugst, avec quelques centaines d’habitants. Par contre, la Colonia Iulia Equestris se développa pour devenir une ville régionale d’importance significative.

Ce sont les ducs de Savoie qui régnèrent sur Nyon pendant des siècles, utilisant le château (XIIe siècle) comme centre administratif. Nyon occupait une position stratégique importante au bord du lac Léman, entre Lausanne et Genève, et sur les routes commerciales.

Berne conquit le Pays de Vaud et Nyon en 1536. Le château devint la résidence des seigneurs (Leurs Excellences) bernois jusqu’en 1798 (invasion française). Aujourd’hui, le château abrite un musée.

Le Temple de Nyon

Un autre monument important de la cité est le Temple de Nyon, construit au XIIe siècle. C’est une église protestante depuis 1536.

Le parc du Bourg de Rive, au bord du lac et au pied des anciens murs de la ville, arbore fièrement les colonnes romaines. Le couvent des Frères mineurs situé dans le parc date du XIIIe siècle et il s’est mué en hôpital en 1537. Le Musée du Léman s’est installé en ses murs situés juste en face du port de plaisance.

Musée du Léman

Nyon reste surtout une ville de promenade et un excellent point de départ permettant de visiter l’Arboretum et Aubonne, Lausanne, Genève, Rolle, Morges et d’autres villes et villages alentours. Elle offre en outre une vue époustouflante sur les Alpes et le lac Léman.

(Source et plus d’informations www.nyon.ch)

Révision: Andrea Zollinger, rédactrice

  

Tour de l’Horloge

Parc du Bourg de Rive

 

Le Castrum Rauracense à Kaiseraugst

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui que les villages d’Augst (canton de Bâle-Campagne) et de Kaiseraugst (canton d’Argovie) formaient à l’époque romaine le plus grand conglomérat du territoire de la Suisse actuelle.

Les deux autres grandes villes de l’époque étaient Aventicum (Avenches) et Colonia Iulia Equestris (Nyon) dans l’actuel canton de Vaud.

Augst et Kaiseraugst formaient la Colonia Augusta Raurica, nommée d’après la tribu celte des Rauraken et l’empereur Auguste. Le Ratshaus de Bâle abrite une statue de Lucius Munatius Plancus (87-15 av. J.-C.), le fondateur d‘Augusta Raurica (mais pas de Bâle!).

Augusta Raurica était située sur le Rhin et était une ville importante sur la frontière (Limes) avec les tribus germaniques au IIIème siècle. C’est pour cette raison que les Romains ont construit, vers 300, la plus grande forteresse romaine tardive de Suisse : le Castrum Rauracense. Le château est également considéré comme un patrimoine important de la période romaine tardive au niveau international.

Ses dimensions sont de 292 mètres sur 155. Sa taille indique également l’importance de cette ville frontalière dans la ligne de défense. Le château avait probablement aussi une fonction administrative. Quoi qu’il en soit, le musée Augusta Raurica, situé à proximité, illustre la (riche) vie quotidienne des Romains et des Gallo-Romains. Le musée abrite entre autres le Kaiseraugster Silberschatz.

De l’autre côté du Rhin et de l’autre côté du pont se trouvait à l’époque une forteresse plus petite, dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui.

Sur l’autre rive du Rhin et de l’autre côté du pont se trouvait à l’époque un fort plus petit, dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui.

Certains des murs du château de Kaiseraugst sont encore là. Ils donnent une idée de la taille du complexe.Les archéologues ont également réussi à faire une reconstitution assez fiable.

Cependant, après plus de 1700 ans, les murs ont besoin d’un entretien important pour réparer au mieux les effets du gel, des précipitations et du vent. Comme chacun sait, l’un des plus anciens sièges épiscopaux de Suisse se trouve également à Kaiseraugst, sur les rives du Rhin.Ce site est également ouvert au public.

L’église Saint-Gall, Vème siècle