Après les époques des Celtes et des Romains, le Seeland se trouva dans la région des Trois-Lacs, à la frontière du royaume de Bourgogne (443-534).
Au Vème siècle, le territoire fut envahi par les Bourguignons. Au cours des VIème et VIIème siècles, les Alamans, de langue allemande, arrivés dans la région s’installèrent autour du lac de Bienne créant ainsi la frontière linguistique qui existe aujourd’hui.
Ce n’est qu’au VIIIème siècle que l’élément culturel germanique prédomina. Biel/Bienne est aujourd’hui une ville bilingue allemand/français.
Aux XIème et XIIème siècles, les évêques de Bâle cherchèrent à étendre leur domination dans le Jura et se heurtèrent aux comtes de Neuchâtel, à ceux de la maison de Fenis puis à ceux de la branche de Nidau.
La sphère d’influence de ces dynasties s’étendait des rives du lac de Bienne et des hauteurs du Jura jusqu’à Granges (canton de Soleure) et Büren an der Aare (canton de Berne). Les comtes possédaient probablement encore au XIIème siècle et au début du XIIIème siècle, le château de Nidau, construit vers 1140.
Entre 1225 (domum de Bilne) et 1230 (in urbe mea de Beauna), l’évêque de Bâle fonda la ville de Bienne comme point d’appui contre le bastion de Nidau (maison de Neuchâtel-Nidau, famille noble issue de la maison de Neuchâtel). En 1275, le roi Rodolphe de Habsbourg (1218-1291) accorda à Bienne le statut de ville.
L’alliance avec Berne, perpétuelle dès 1352, fit de Bienne un membre de la Confédération.
Artiste inconnu, Bienne 1830. Nouveau Musée Bienne
Au XVème siècle, la ville de Bienne renforça sa position. En tant qu’alliée de Berne, Fribourg et Soleure, la ville fut désignée comme alliée (Zugewandter Ort). Elle ne fit toutefois pas partie de la Confédération – comme les XIII cantons – mais était liée par un traité à un ou plusieurs de ses membres tout en restant autonome. Bienne passa à la Réforme protestante en 1528.
La Révolution française fut à l’origine d’une nouvelle situation politique pour Bienne. Le 6 février 1798, les troupes françaises entrèrent dans la ville. Bienne et les communautés environnantes furent alors intégrées au « Canton de Bienne » qui appartint d’abord au département du Mont-Terrible, puis de 1800 à 1813 au département du Haut-Rhin (France).
Après la défaite finale de Napoléon Bonaparte en 1815, l’espoir de former un propre canton, déjà émis à l’époque de l’occupation napoléonienne, resta vain. La même année fut signé l’Acte de réunion rattachant Bienne et les territoires de l’ancien évêché de Bâle au canton de Berne.
(Source : Dubler, Anne-Marie; Kästli, Tobias : Bienne, dans Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) et le Forum du bilinquisme/Forum für die Zweisprachigkeit)
Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.
Nouveau Musée Bienne
Bienne Boujean (Bözingen en allemand), le plus grand quartier de Bienne, a été une commune indépendante jusqu’en 1917