Le Wohlensee, Niederried-Oltigenmatt et la Cour européenne des droits de l’homme

Un grand nombre de 1 500 lacs suisses sont des réservoirs. Le pays a été le premier à produire de l’électricité écologique, ou « énergie blanche », au XIXe siècle. Même les trains fonctionnent avec cette énergie depuis les années 1920.

La Suisse est également un précurseur en matière de chauffage urbain. Dans les années 1950, à Bâle par exemple, cette installation pouvait alimenter 40 000 logements et entreprises. Les entreprises et les institutions gouvernementales traitent également le patrimoine naturel et les ressources naturelles avec respect.

Cependant, les citoyens constituent l’atout le plus important pour le respect de la nature et des ressources naturelles. Même les mégots de cigarettes finissent (encore) souvent dans les poubelles appropriées. Le secteur agricole (principalement à petite échelle) laisse autant que possible de l’espace au bétail, à la flore et à la faune dans ce pays densément peuplé.

Le secteur agricole est également subventionné en Suisse, mais de manière plus efficace, sélective et restrictive que le budget de l’Union européenne (environ 40 %). L’Union européenne torpille également les investissements respectueux de l’environnement des pêcheurs néerlandais  (pêche à impulsion) électrique ou pêche au chalut électrique of Puls fishing, l’ ancienne méthode danoise de Snurrevod ) pour maintenir des pêcheries nuisibles à l’environnement dans d’autres pays.

L’agriculture néerlandaise est également décimée en raison de politiques nationales et européennes dogmatiques, ignorant le contexte d’une des régions les plus densément peuplées du monde et faisant preuve d’un manque de respect pour le secteur agricole, qui a également été subventionné par l’Union européenne, pour être décimé.

La Suisse est un modèle de gestion de l’information pragmatique, de la nature et de l’environnement en Europe. Les randonneurs, les sportifs d’été et d’hiver, les pique-niqueurs et les autres touristes qui longent les lacs, les ruisseaux et les rivières nettoient généralement (encore) leurs déchets. Dans le cas contraire, les services de nettoyage sont prêts à intervenir.

De ce point de vue, il est également erroné de qualifier la Suisse de « pécheur environnemental » (Cour européenne des droits de l’homme, affaire 53600/20 Verein of Klimaseniorinnen Schweiz et autres contre Suisse, 09-04-2024). En fait, c’est la Cour européenne des droits de l’homme et Greenpeace & co contre la Suisse qui ont été à l’origine de cette décision.

La première tâche d’un juge est de prouver les faits. Ce juge ne l’a pas fait, ni en termes de mesures gouvernementales (historiques) aux niveaux national, cantonal et municipal, ni en termes d’engagement et d’implication des citoyens, sans parler de l’absence et de l’utilisation arbitraire de motifs juridiques et l’ignorance concernant la démocratie directe et les initiatives des citoyens. Dans tout le pays, il existe de nombreux musées (privés) et bureaux d’information.

La Erlebniswelt für die Energiewende et le Science- und Erlebniscenter Primeo Energie Kosmos für Klima und Energie, Primeo Energie, Münchenstein

Le Wohlensee dans le canton de Berne n’est pas conscient de cette mauvaise gestion juridique au niveau européen. Ce lac est de facto une Aar élargie sur 12 kilomètres. Il alimente la ville de Berne et les villages environnants.

La centrale de Mühleberg est non seulement un ouvrage impressionnant, mais la région est aussi une belle réserve naturelle, tout comme l’autre centrale de l’Aar, à Niederried, quelques kilomètres en amont.

La première grande centrale hydroélectrique d’Europe a été construite en 1898 à Rheinfelden (canton d’Argovie). Deux ingénieurs (suisses), Agostino Nizzola (1869-1961) et Charles E.L. Brown (1863-1924), ont ensuite développé un réseau mondial d’installations électriques et mécaniques (l’actuelle ABB).

La Suisse a également été l’un des pionniers de la création de réserves naturelles protégées, et la partie habitable densément peuplée compte de nombreuses réserves naturelles, petites et grandes.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a rédigé son manifeste à Morges (canton de Vaud). La Suisse a d’ailleurs été l’un des premiers pays à créer des parcs nationaux.

L’ église de Dürrenroth. Dans ce pays, même la nature décomposée est traitée avec respect.

Conclusion

L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme est non seulement une insulte d’un point de vue juridique, mais il est également basé sur l’activisme plutôt que sur les faits.

Un conseiller fédéral qui est en faveur de cette décision est lui-même (encore) un activiste et n’est pas (encore) prêt à agir en tant que conseiller fédéral.

“Fremde Richter” matter, aussi concernant le rôle politique de la Cour de la Justice de l’Union Européenne.

Même l’arbre de Noël du ratshaus de Bâle est illuminé par une dynamo de vélo !

Le Wohlensee et la réserve de Niederried-Oltigenmatt ne prennent pas cet arrêt au sérieux.

Révision: Andrea Zollinger, rédactrice

Impressions du Wohlensee et sa région

L’église de Wohlen bei Bern, XIIIème siècle

Le Barrage dans l’Aar et la réserve de Niederried-Oltigenmatt

 

Samnaun, ses stations de ski et sa zone hors taxes et sans Vallader

Le village de Samnaun (Basse-Engadine, canton des Grisons) bénéficie d’un statut particulier. Proche de la frontière autrichienne, ce village ne pouvait à l’origine être atteint par la route que depuis l’Autriche.

En conséquence, le village fut exclu en 1892 du territoire des douanes suisses. Cette exemption fut maintenue jusqu’en 1912, bien qu’une route fut construite en 1907 vers la Basse-Engadine. Aujourd’hui encore, la commune est une zone hors taxes.

Cette histoire remonte à mille ans. Samnaun fut mentionné pour la première fois en 1089 dans un document des seigneurs de Tarasp.

Les agriculteurs des villages de Ramosch et Vnà en Basse-Engadine s’installèrent dans la vallée de Samnaun car un climat propice et des terres fertiles rendaient possible l’agriculture à plus de 1 800 mètres d’altitude.

Puis, ils ont fondé les villages de Compatsch, Laret, Plan, Ravaisch et Samnaun, bourgs dotés d’églises catholiques, baroques ou modernes, car contrairement aux autres villages de la Basse-Engadine, la vallée est restée catholique (Rhäzuns et Tarasp, en tant que propriété des Habsbourgs, sont restées catholiques après la réforme).

 Samnaun partage son histoire politique avec la Basse-Engadine. Il a appartenu au comté du Tyrol jusqu’à ce qu’il fut repris par les Habsbourg en 1363.

En 1652, la Basse-Engadine racheta aux Habsbourg tous les villages qui appartenaient déjà à l’Etat libre des Trois Ligues (Freistaat der Drei Bünde) alors allié à la Ligue de la Maison-Dieu dirigée par Coire (Gotteshausbund).

Ainsi, la Basse-Engadine retrouva un statut analogue à celui de la Haute-Engadine au sein de la République des Trois Ligues.

Les deux autres ligues furent la Ligue grise (Grauer Bund) et la Ligue des Dix-Juridictions (Zehngerichtenbund). Pour l’histoire, la Ligue grise, dont le nom provenait de la couleur des vêtements portés par l’homme du peuple, s’est alliée entre 1471 et 1524 à la Ligue des Dix-Juridictions et à la Ligue de la Maison-Dieu pour former les Trois Ligues.

A partir de 1803, la vallée de la Basse-Engadine fit partie du nouveau canton des Grisons qui rejoignit la Confédération helvétique.

Martina

Samnaun fut une ville frontalière avec le Tyrol durant des siècles. Mais en 1848, le poste de douane fut déplacé d’abord à Vinadi, puis à Martina.

Depuis Samnaun on ne pouvait rejoindre la Basse-Engadine que par les cols alpins. Ainsi, en hiver, les contacts se limitaient au Tyrol, raison pour laquelle la Confédération suisse a accordé le statut de zone franche pour les marchandises en provenance du Tyrol.

En dépit de la route construite de 1907 à 1912 qui a permis une liaison directe entre Samnaun et le reste de la Suisse, cette situation n’a pas changé, essentiellement pour des raisons pratiques.

Saumnaun est toujours le « petit paradis du shopping des Hautes Alpes », comme il se présente lui-même. En effet, de nombreux frontaliers autrichiens visitent également cette « zone franche » située à 1 800 mètres d’altitude.

Environ 20 000 touristes séjournent à Ischgl et ses environs. Ils font souvent leurs courses à Samnaun, village quasi voisin.

Mais Samnaun mise sur un autre atout. Alors que dans d’autres régions de Suisse, les stations de ski ouvrent désormais pour des périodes plus courtes ou ferment même par manque de neige, le village agrandit ses installations de ski.

La plupart des pistes se trouvent à une altitude (relativement) sûre, entre 1 800 et 2 900 mètres, et la région est en outre reliée à Ischgl.

Le domaine skiable offre ainsi plus de 240 kilomètres de pistes, ce qui en fait l’un des plus grands domaines skiables des Alpes, mais les quelque 850 habitants parlent le dialecte tyrolien et l’ancien vallader n’est plus parlé !

(Source et Plus d’informations: www.samnaun.ch)

Révision: Andrea Zollinger, rédactrice

Les châteaux de Vufflens, de Vullierens et de L’Isle

Le féerique château de Vufflens, près de Morges (canton de Vaud), nous vient tout droit de la fin du Moyen Âge en Suisse romande.

Contrairement à de nombreux autres châteaux dans cette région, il n’a pas été construit dans le style savoyard, du nom des souverains du Pays de Vaud de l’époque. Sa principale caractéristique est l’utilisation de la brique et d’un style architectural piémontais, des choix pour le moins incongrus dans la région.

Château de Morges, le style savoyard

L’édifice a été construit vers 1415 sous le règne d’Henri de Colombier (1368-1437). Il y avait probablement déjà un château à cet endroit au XIe ou XIIe siècle. Henri de Colombier a cependant fait construire un tout nouveau château. Il était alors au service du duc de Savoie et commandant d’armée en Italie. C’est là qu’il a trouvé l’inspiration pour son château.

Très élaboré à l’origine, ce château ne garde aujourd’hui que sa partie centrale intacte. Les murs extérieurs et les défenses médiévales ont disparu. Le château actuel se compose d’une partie résidentielle, d’une puissante tour de guet entourée de quatre tours d’angle et d’une cour fortifiée.

Ce château grandiose est absolument unique dans la région. Il allie la recherche du confort résidentiel, de la défense, du prestige, de la présentation de soi et de l’exclusivité.

Le château est la propriété de la famille De Saussure depuis 1860. Son descendant le plus célèbre est certainement le scientifique et alpiniste à l’origine de la première ascension du Mont-Blanc,  Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799). Auparavant, la famille féodale de Senarclens, originaire du village de Senarclens, en fut propriétaire de 1641 à 1860.

La baronnie néerlandaise de Senarclens 

En 1822, Onno de Senarclens (1780-1836) obtint le titre de seigneur de Haanwijk, Boxtel et Liempde aux Pays-Bas en raison de ses mérites dans l’armée néerlandaise et peut-être en relation avec le rôle prépondérant de Hendrick Jan van Oyen (1750-1821) dans le canton de Vaud et à Morges en particulier.

Le château n’est pas ouvert au public. Cependant, les vignobles qui l’entourent et les villages de Vufflens-le-Château et de Denens offrent une vue imprenable sur ce château de contes de fées, avec à l’arrière plan le lac Léman, les Alpes et, par temps clair, le Mont-Blanc.

Le château aurait-il inspiré les châteaux de Vullierens et de L’Isle ?

Ou bien :

Vufflens n’est pas un château. C’est un conte de fées. C’est Chillon en plus ciselé, c’est Neuschwanstein en plus raisonnable. C’est un rêve, une carte postale. Avec la silhouette élancée de son formidable donjon, son vignoble sereinement étalé plein sud au pied du colosse de brique, il symbolise le Pays de Vaud : tradition sans rigueur malgré sa facture piémontaise, élégance débonnaire, sagesse souriante. Oui, ce château apparaît comme un phare luxueux veillant paternellement sur l’océan de vignes qui déferle sur les hauteurs morgiennes” (Source: Editions 24 heures, Les Châteaux viticoles du Pays de Vaud, 1990).

Révision: Andrea Zollinger, rédactrice