Aucune montagne ou tour n’est trop haute en Suisse

La tour blanche de Mulegns (canton des Grisons) bat toutes sortes de records. Il s’agira du plus haut bâtiment imprimé numériquement (3D) au monde (mais pas de Tour de Babylone dans ce canton multilingue), d’un prototype unique et d’un jalon important pour la transformation numérique mondiale.

La Tour blanche est à la fois une icône architecturale, un espace d’installation et un théâtre (musical). La tour sert de médiateur entre l’ancienne structure d’une tour et le nouveau langage de design.

Le bâtiment se compose de six étages, qui s’éclaircissent avec la hauteur et présentent des atmosphères différentes. En hiver, une membrane translucide protège la tour du vent et de la neige.

Les Grisons ont une vieille culture du conte. Pour passer les longues nuits d’hiver, des contes de fées, des légendes et des histoires étaient racontés dans les villages. Le salon de la ferme devenait un lieu où l’on racontait des histoires, des fables, de la poésie et de la musique.

Les histoires n’étaient pas écrites mais transmises oralement, modifiées et embellies. La Tour Blanche perpétue cette tradition du conte et est un théâtre (musical). La salle au dôme rond accueille des spectacles. La tour sera achevée en 2024.

(Source et plus d’informations: Fundaziun Origin, Riom)

Desiderius Erasmus et Bâle

Desiderius Erasmus (1466-1536) a vécu dix ans en quatre périodes différentes (1514-1516, 1521-1529, 1535-1536) à Bâle. Comme beaucoup de ses contemporains, cet humaniste et érudit a mené une vie errante. L’élite était beaucoup plus européenne qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Le latin (et plus tard le français) était généralement leur langue commune. L’État-nation au XIXe siècle va fondamentalement changer cette attitude et cette mentalité. Même la construction artificielle (top-down) de l’Union européenne n’y change rien.

Le profil du célèbre humaniste de Hans Holbein le Jeune (1497-1543) date également de cette période. Un tableau authentique datant de 1523 se trouve au Kunstmuseum Basel.

Holbein s’est occupé de la conception artistique de ses livres et donc aussi des œuvres d’Erasmus pour la maison d’édition Froben. Son fils Hieronymus Froben (1501-1563) a repris l’entreprise en 1527. Il était également ami avec Erasmus.

Collection: Historisches Museum Basel

Erasmus s’est senti chez lui dans un environnement d’humanisme et de tolérance (relative), avec la présence d’imprimeurs et d’éditeurs. Bâle était à l’époque le centre européen de l’humanisme et la capitale de l’édition et de l’impression. Le Musée suisse du papier, de l’écriture et de l’impression (Schweizerisches Museum für Papier, Schrift und Druck, die Basler Papiermühle) à St. Alban à Bâle est un héritage culturel de l’apogée de cette industrie.

De nombreuses œuvres d’Erasmus ont été écrites et imprimées à Bâle. Sa traduction grecque du Nouveau Testament a également été publiée à Bâle en 1516 par son ami et imprimeur/éditeur Johannes Froben (1460-1527).

Dans les années 1525-1529, Bâle a adopté la foi protestante. Erasmus était encore (d’un point de vue critique) catholique. L’évêque et ses chanoines quittent le palais épiscopal et les résidences de la Münsterplatz et se rendent à Porrentruy et Freiburg im Breisgau, le chapitre  puis à Arlesheim et enfin à Soleure (1828), la nouvelle ville épiscopale.

Erasmus  a été enterré en 1536 dans la Basler-Münster (protestante), près de sa dernière résidence dans la Haus zum Lufft de son ami Hieronymus Froben, dans la Bäumleingasse.

Le Münsterplatz

Bâle, la cathédrale.