Panta rhei: les cantons suisses aussi ?

Panta rhei est une formule qui, en grec ancien, signifie littéralement « Toutes les choses coulent », dans le sens de « Tout passe ».

Le cadre politique qui définit aujourd’hui la Suisse est celui du canton, mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Les territoires de quelques cantons, par exemple ceux du Valais avec le Bas-Valais et le Haut-Valais, de Bâle avec Bâle-Ville et Bâle-Campagne, d’Appenzell avec Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures ou du Jura bernois suite à la création du canton du Jura ont subi des modifications au fil du temps.

De la préhistoire au Moyen Age, le Valais n’existait pas en tant qu’entité. Durant l’Antiquité, le Valais est noyé dans l’Empire romain. Il fait partie de la Province des Alpes Graies et Poenines qui réunit la Tarentaise et le Valais.

Le canton du Valais est un territoire traversé par les voies de circulation entre le nord et le sud de l’Europe et seuls les lieux de passages importants tels que le col du Grand-Saint-Bernard ou la ville de Martigny sont connus car ils servent de repères aux voyageurs.

A l’époque romaine, la vie économique du Valais se concentra le long de l’axe du Grand-Saint-Bernard. La ville de Martigny, alors nommée Forum Claudii Vallensium, fut élevée au rang de capitale d’une nouvelle province alpestre en 41-47 après J.-C.

Durant tout le Moyen Age, les princes-évêques de Sion se sont attelés à intervenir dans les aires d’influence. Le traité de Thonon (1569) fixa définitivement les frontières du canton du Valais dans la région du Chablais lesquelles, de ce fait, sont restées quasiment inchangées depuis des siècles.

Les reliefs ont facilité la délimitation des frontières qui correspondent au territoire du diocèse de Sion et s’étendent du glacier du Rhône au Chablais. Mais cette continuité est-elle garantie ?

Nous sommes actuellement à un tournant historique résultant de la globalisation. Les anciennes limites territoriales tendent à changer. Ainsi, est-il possible d’imaginer que, dans le futur, il en sera de même pour les cantons.

De par la nécessité – voire la possibilité – de faire fonctionner des ensembles plus vastes, le Valais sera-t-il prolongé vers un canton lémanique, de Genève au glacier du Rhône ?

(Source : Le Pénitencier, Impermanence. Le Valais en mouvement, Sion 2015)

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.

Le pont Wettstein et son gardien

Le pont Wettstein (Wettsteinbrücke), nommé ainsi en hommage à Johann Rudolf Wettstein (1594-1666) bourgmestre de la ville Bâle en 1645, fut construit de 1877 à 1879. C’est le plus long pont de Bâle.

La croissance importante du commerce et de la population du Grand-Bâle (Grossbasel) et du Petit-Bâle (Kleinbasel) nécessita alors la construction d’un second pont sur le Rhin car le Pont du milieu (Mittlere Brücke) ne suffisait plus à absorber le trafic.

En 1939, le Pont Wettstein dut être élargi en raison de l’augmentation de la circulation et le tramway fut étendu à deux voies. Avec cette rénovation, les quatre basilics qui gardaient les deux côtés du Rhin, durent être enlevés.   

Fasnacht 2023

Les animaux fabuleux ont trouvé refuge le premier dans la cour d’une propriété sise Schützenmattstrasse 35, à Bâle, le second dans le village de Meggen (canton de Lucerne) sur les rives du lac des Quatre-Cantons et le troisième au bord du lac Léman, à Nyon (canton de Vaud).

Le quatrième basilic, parti dans le parc zoologique de Lange Erlen, a retrouvé sa place d’antan avec la construction du nouveau pont Wettstein en 1995.

Il se tient aujourd’hui gracieusement sur ce pont du Grand-Bâle et se souvient, avec nostalgie, du temps où il faisait partie d’un majestueux quatuor !

Le basilic de Bâle

Le basilic est une créature mythologique de la Grèce antique, moitié coq, moitié serpent. Ces créatures sont détenteurs des armoiries de la ville et gardiens des ponts et des sources d’eau.

Les 39 sources Basilic, conçues en 1884 par Wilhelm Bubeck (1851-1890), sont d’une apparence remarquable. Les armoiries de la ville en bronze et même un abreuvoir au pied de la base pour les chiens sont les caractéristiques de ce demi coq, demi serpent. L’eau de source vient de la bouche de la créature. Aujourd’hui il en reste 28.

(Plus d’informations: www.brunnenfuehrer.ch).