Sur les pas des Huguenots

Sur les pas des Huguenots en Suisse et en Allemagne est un projet de coopération transnational.

Ce sentier international de grande randonnée suit le tracé historique de l’exil des Huguenots dauphinois vers l’Allemagne et la Suisse francophone  après la révocation de l’Édit de Nantes (1685).

L’itinéraire commence à Genève et passe par Coppet, Nyon, Morges, Romainmôtier, Yverdons-les-Bains et se termine à Vaumarcus sur le lac de Neuchâtel.

De là, une autre route, Le Sentier du Lac, mène à Neuchâtel puis à Neuveville, l’itinéraire bernois.

(Source et plus d’ informations: www.via-huguenots-vd.ch).

Collégiale Sainte-Vérène à Bad Zurzach

Dans la nef de la collégiale de Sainte-Vérène (Verenamünster), à Bad Zurzach (canton d’Argovie), ancien couvent et collège de chanoines servant aujourd’hui d’église paroissiale et de lieu de culture, se trouvent douze tableaux évoquant la légende de Sainte Vérène (vers 250 après J.-C. – début du IVème siècle).

Les tableaux datent du XVIIème siècle et sont l’œuvre du peintre zougois Kaspar Letter (1608-1663). Sainte Vérène protège les meuniers, les pêcheurs et les marins.

Vérène est née dans la ville égyptienne de Thèbes. Plus tard, elle rejoignit la légion thébaine (légion romaine sous Dioclétien) composée de chrétiens et dirigée par Maurice d’Agaune ou Saint Maurice.

En Valais, la légion thébaine est massacrée pour avoir refusé de prendre part à des persécutions de chrétiens.

L’abbaye de Saint-Maurice est dédiée à Maurice d’Agaune et à ses compagnons. Vérène aida à enterrer les martyrs et vécut dans une grotte près de Soleure (Salodurum).

Après avoir quitté Soleure, elle arriva à Bad Zurzach – qui avait déjà une communauté chrétienne – en passant par Koblenz et en empruntant l’Aar.

Elle y résida dans la maison d’un prêtre dont elle se chargea des travaux domestiques et prit soin des pauvres et des malades jusqu’à sa mort en 344 après J.-C.

Sainte Vérène est fréquemment représentée avec une cruche et un peigne, symboles de ses activités charitables.

(Source et plus d‘informations : St. Verena Stiftung Bad Zurzach, www.st-verena.ch).

Deux poupées et la romanisation

Sous une nécropole romaine de 311 tombes à Yverdon-les-Bains (le vicus gallo-romain d’Eburodunum), les fouilles livrèrent de nombreux vestiges, tels que bâtiments en terre et bois du début de notre ère ainsi que les fondations maçonnées d’une cave plus tardive.

Deux petites poupées en ivoire ont été découvertes, qui se rattachent aux premiers modèles apparus à Rome.

La particularité des différents exemplaires connus réside dans le traitement remarquable de la coiffure qui imite les modèles en vogue à la cour impériale. En l’absence de contexte archéologique précis, il s’agit-là d’un bon critère de datation.

Les meilleures comparaisons proviennent de coiffures du début du IVème siècle, utilisées par des femmes de la famille constantinienne durant les années 306-330 après J.-C.

Alors que ces figurines sont relativement fréquentes au IVème siècle en Espagne, dans le sud de la France et en Italie, très peu d’exemplaires sont connus en Gaule, en Suisse et en Germanie.

Les deux poupées d’Yverdon-les-Bains, attestées entre le IV et les VIème/VIIème siècles, révèlent une grande qualité technique et artistique qui n’a, jusqu’à présent, guère trouvé d’équivalent au nord des Alpes.

La découverte de telles pièces reste un phénomène exceptionnel apte à être expliqué par la présence d’une famille de classe aisée gallo-romaine. Pourquoi pas celle d’un haut dignitaire romain ?

(F. Rossi, « Deux poupées en ivoire d’époque romaine à Yverdon-les-Bains » dans Archéologie suisse, 1993, No 4).

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.