Chur. Bischöfliches Schloss. Foto/Photo: TES

Le château épiscopal de Coire

Le château épiscopal (bischöfliches Schloss) de Coire (canton des Grisons) comprend le palais épiscopal, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Coire, (en allemand Kathedrale St. Maria Himmelfhart), les résidences du chapitre de Coire et le musée du Trésor de la cathédrale de Coire (Domschatzmuseum Chur).

L’autre partie est en cours de rénovation et sera ensuite ouverte au public. Le complexe, entouré de murs médiévaux, se trouve sur un remarquable éperon rocheux et trône à environ 20 mètres au-dessus de la vieille ville.

Maison d’Obere Spaniöl, XVIIIème siècle

1 600 ans d’histoire de l’Eglise

Coire est l’une des plus anciennes villes épiscopales au nord des Alpes. En outre, son trésor d’art liturgique a survécu et est demeuré presque intact, malgré la Réforme introduite à Coire en 1527 et la tension permanente entre le Conseil de la ville, les citoyens protestants et l’enclave catholique de la cour épiscopale.

Cette situation peut être comparée à celle de la ville de Saint-Gall qui adopta officiellement la Réforme en 1527. Cependant, contrairement à la cathédrale de Coire, de nombreux objets liturgiques de l’abbaye séculaire de Saint-Gall furent vendus, donnés, détruits ou pillés. Saint-Gall posséda même l’un des premiers murs politiques d’Europe, qui séparait le territoire de l’abbaye au centre de la ville du reste de la cité protestante.

Le palais épiscopal,Photo: Alice das Neves Photography

Retour à Coire. Le premier prédécesseur de la cathédrale de Coire fut construit au Vème siècle peut-être sous l’évêque Asinion. Des recherches archéologiques ont révélé un autre prédécesseur du VIIIème siècle, l’église de Tello (Tellokirche), datant de la période 750-760.

L’évêque Tello était le dernier descendant de la famille noble des Zaccon/Victorides qui régnait sur la Rhétie. L’église actuelle, de style roman tardif, fut consacrée le 19 juin 1272 après une période de construction de 120 ans.

Ses sculptures, décorations et chapiteaux romans inaltérés, complétés au cours des siècles suivants par des éléments gothiques et baroques, sont parmi les mieux conservés d’Europe. Les fresques gothiques sont probablement l’œuvre du Maître de Rhäzuns dans le style du Maître de Waltensburg.

Le monastère des Prémontrés de Saint-Lucius (St. Luzi) fut fondé en 1149 à Coire. Saint-Lucius et Saint-Florin (St. Florinus) sont les saints patrons du diocèse. La première construction de ce sanctuaire date du VIIIème siècle. Il s’agissait d’une église carolingienne.

La crypte carolingienne a été préservée. Des plaques funéraires de membres de la dynastie des Zaccon/Victorides du VIIIème siècle aussi ont subsisté. Cette dynastie rhétique s’éteignit en 765, après quoi Charlemagne (748-814) nomma des abbés francs et, à partir de 806, des comtes francs en tant que souverains séculiers.

L’église paroissiale voisine de Saint-Martin (St. Martinskirche), attribuée au culte réformé, fut mentionnée pour la première fois vers 800. Cet édifice indique la position isolée, après la Réforme de 1527, de la cour épiscopale située à quelques centaines de mètres.

L’église Saint-Martin

Le musée du Trésor de la cathédrale

Le musée du Trésor de la cathédrale de Coire, situé dans l’ancien palais épiscopal baroque, n’est pas seulement un musée. Outre les reliques, le trésor de la cathédrale comprend d’autres joyaux, réunis au fil des siècle, notamment, des objets liturgiques encore utilisés lors des offices religieux, tels que des calices, des burettes à vin et à eau ou des encensoirs. Le Vendredi saint, l’exposition de la croix triomphale du XIIIème siècle, par exemple, constitue un rite de la liturgie.

Photo: Ralph Feiner

La croix triomphale

La Danse macabre

En outre, depuis 2020, les 25 images intactes de la Danse macabre (Totentanz) de 1543, mondialement connues, sont exposées dans la cave à vin du palais. Ces images ont été créées à partir de gravures sur bois de Hans Holbein le Jeune (1498-1543). Ces peintures, qui furent accrochées jusqu’en 1882 dans une salle obscure du palais épiscopal, ont ensuite été déplacées au Musée rhétique de Coire (Räthisches Museum, Chur) où elles sont restées jusqu’en 1976. Depuis lors, elles n’avaient plus été montrées au public et aujourd’hui, elles sont à nouveau visibles.

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.

Photo: Ralph Feiner

Pour réaliser cette série de type grisaille réalisée sur une armature de trois rangées d’une longueur de 15 mètres et d’une hauteur de 3,40 mètres, le peintre anonyme, n’a utilisé que les couleurs grises, noires et blanches.

(Source et plus d’informations: Domschatzmuseum Chur)