Saint-Gervais. Foto/Photo: TES

Le temple de Saint-Gervais

L’histoire de Saint-Gervais est liée à la présence très ancienne des ponts sur le Rhône construits dès l’époque romaine. Ce site stratégique, que Jules César mentionna en 58 avant J.-C., resta jusqu’au XVIIIème siècle un point de passage obligé à qui voulait se rendre du sud de la France au plateau suisse.

La terrasse dominant le fleuve, où s’élève dès le Vème siècle une église funéraire, fut déjà occupée vers 4000 avant J.-C ; cet habitat néolithique est à ce jour la plus ancienne trace d’une présence humaine à Genève. Tombes et mégalithes, puis sanctuaire gallo-romain attestent une destination religieuse des lieux quasiment ininterrompue jusqu’à aujourd’hui.

Le premier lieu de culte chrétien devint aux XIème et XIIème siècles le centre d’une paroisse qui s’étend non seulement sur le bourg de Saint-Gervais mais inclut aussi, sur la rive gauche, les rues de la Confédération (jusqu’à la place de la Fusterie), de la Cité et de la Corraterie actuelles.

A la faveur du développement de Genève, l’église fut entièrement – à l’exception de sa crypte – reconstruite entre 1430 et 1446 par des maçons piémontais et locaux. Elle fut alors parée d’un riche décor peint et sculpté dont subsistent encore d’importants vestiges.

Ce bâtiment de style gothique fut par la suite transformé à deux reprises : une première fois en 1547 pour l’adapter aux exigences de la liturgie protestante, une seconde fois au début du XXème siècle, lors d’une restauration qui lui redonna son aspect médiéval.

Le 10 août 1535, les autorités genevoises abolirent la messe et la Réforme protestante fut proclamée neuf mois plus tard. A Saint-Gervais, le changement de confession entraîna la destruction immédiate des autels, des reliques et des images sacrées.

Le  passé du temple de Saint-Gervais fait l’un des principaux monuments genevois.

(Source et plus d’informations: Le temple Saint-Gervais).

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.