Auvernier, verblijfplaats van een beverkolonie. Foto: TES

Le loup, le castor et l’homme

Dans certains cantons, notamment au Tessin, en Valais et dans les Grisons, le loup est au centre de l’actualité et fait même l’objet d’une initiative intitulée « L’augmentation des populations de loups devient incontrôlable. Sans possibilité de régulation, elle menace l’agriculture », déposée par la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil des Etats qui souhaite contrecarrer l’expansion rapide du loup.

L’homme a chassé le loup pendant des siècles et il avait ainsi disparu en tant qu’espèce sauvage résidente en Suisse durant la seconde moitié du XIXème siècle.

Et depuis les années 1994-1995, il est de retour. Comme on le sait, le loup est un carnivore – en 2021, les loups ont tué 853 animaux de rente en Suisse – ce qui entache sa popularité et suscite des débats houleux au sein de la société.

Cependant, les végétariens engendrent également des controverses et des discussions parmi la population. Un exemple est le castor d’Auvernier (commune de Milvignes, canton de Neuchâtel).

Le nom français castor reflète mieux la caractéristique de l’animal que celui de Biber, le nom allemand. En effet, castor – son nom scientifique est Castor fiber – est dérivé du latin castrare, qui signifie couper.

Avec ses dents acérées comme des lames de rasoir, de solides et longues incisives qui ont une couleur jaune orangé du fait de la présence de fer et qui grandissent constamment, le castor ronge les arbres. Le saule, le peuplier, l’aulne, le cerisier et autres bois tendres sont ses essences préférées.

Une famille de castors s’est installée au port d’Auvernier, sur la rive nord du lac de Neuchâtel, au départ pour le plus grand bonheur des habitants. Cependant, après quelques années de grignotages, plusieurs grands arbres sont déjà tombés.

La population s’inquiète d’un danger potentiel de chute, mais aussi pour les hérons qui habitent les îles artificielles. Le castor fait partie des espèces protégées et n’a quasiment plus de prédateurs naturels et les castors ont une portée – trois ou quatre petits – par année, en mai ou en juin.

Bref, les esprits s’échauffent aussi sur les rives du lac de Neuchâtel. Des mesures sont mises en place par la commune d’Auvernier pour parvenir à une forme de cohabitation.

Ainsi, par exemple, il a été décidé de mettre à l’abri des rongeurs les peupliers de la digue qui protègent le port. Le Service de la faune, des forêts et de la nature suit la situation depuis l’an dernier.

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.