Château de Joux. Foto/Photo: TES.

Le Château de Joux

Le mot Joux provient du latin Iuria qui signifie « forêt de montagne », mots eux-mêmes issus du celte Jor, c’est-à-dire « hauteur boisée ». Jor a donné son nom au Jura, à l’origine une grande zone forestière.

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Le château de Joux est un monument emblématique de la Franche-Comté (France). Il se trouve à 5 kilomètres de Pontarlier et à 15 kilomètres de la frontière suisse. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 18 juillet 1996.

Ce château surplombait stratégiquement la Cluse de Pontarlier, étroit couloir naturel qui permettait de traverser le massif du Jura. Cette voie militaire et commerciale reliait les routes de Champagne, de Flandre et de Haute-Saône à l’Italie et à la Suisse.

Dès le Moyen Age, la famille de Joux conforta son pouvoir dans cette région et fortifia l’éperon rocheux avec son premier château, agrandi, modifié et consolidé au fil des siècles.

Au XVème siècle, le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon (1396-1467), acheta le château. Il étendit ainsi sa domination sur les zones frontalières du duché de Bourgogne, ce qui lui procura l’accès à la Cluse de Pontarlier et, partant, à une importante artère de circulation vers ses riches terres de Flandre et de Hollande.

Au XVIème siècle, le fief de Joux passa, par héritage et succession, aux mains de la couronne d’Espagne qui administra alors un vaste territoire : la Franche-Comté, l’Espagne, les Flandres, les Pays-Bas et le royaume de Naples.

Le château de Joux devint un important poste défensif contre le royaume de France, la Confédération suisse et le Saint-Empire romain germanique.

Le roi français Louis XIV (1638-1715) réussit à annexer la Franche-Comté à son royaume en 1678 alors qu’en 1672, lors de la guerre de Hollande, il avait tenté, mais en vain, d’occuper les Provinces-Unies des Pays-Bas.

La Citadelle de Belfort. Photo: www.belfort-tourisme.com.

Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban (1633-1707), ingénieur, architecte militaire et maître d’œuvre, réorganisa et modifia les châteaux défensifs pris à l’ennemi espagnol.

La défense de la frontière située à l’est s’appuyait sur les citadelles de Belfort, de Besançon, les forteresses de Salins et le château de Joux. A la fin du XIXème siècle, après la défaite française en 1871 lors de la guerre franco-allemande et la perte de l’Alsace-Lorraine, cette frontière fut encore renforcée.

La Citadelle de Besançon. Photo: www.citadelle.com

Aux XVIIIème et XIXème siècle, le château fut utilisé comme prison d’état. Parmi les prisonniers politiques célèbres figuraient Mirabeau (1749-1791), écrivain, diplomate, journaliste, homme politique français et Toussaint Louverture, (1743-1803), général français qui a lutté contre l’esclavage. Contrairement à la Bastille à Paris, le château de Joux n’a pas été détruit lors de la Révolution française de 1789 du fait de sa situation dans un endroit reculé, un peu trop éloigné de la ville de Pontarlier.

C’est aussi la raison pour laquelle les bâtiments religieux isolés, principalement des églises romanes, ont survécu à la Révolution française.

Après la Seconde Guerre mondiale, le château de Joux été démilitarisé. Il est ouvert au public depuis 1954.

(Plus d’informations:Accueil – Chateau de Joux).

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.