Panel Diskussion am 20. Oktober. Foto/Photo: TES

Le Jubilé de la Regio Basiliensis et sa coopération internationale

La Suisse n’est pas seulement au centre de l’Europe, elle a toujours été étroitement liée culturellement, économiquement, religieusement, socialement et scientifiquement aux régions qui l’entourent.

Pas moins de 15 des 26 cantons suisses, la moitié de sa population et deux de ses trois plus grandes villes (Bâle et Genève) sont frontaliers avec d’autres pays (Allemagne, Autriche, Liechtenstein, Italie et France). 70 % des échanges bilatéraux de marchandises entre l’Union européenne et la Suisse proviennent de ces régions.

373’000 personnes se rendent quotidiennement dans ces cantons pour y travailler, sans compter les centaines de milliers de personnes qui ont un permis de travail et de séjour permanent en Suisse.

Les cantons frontaliers et la densité de population. Image : Regio Basiliensis (légende)

C’est ce qu’a souligné la Regio Basiliensis lors de La conférence des régions frontalières suisses (Konferenz der Schweizer Grenzregionen), le 20 octobre dernier, à l’occasion de son 60e anniversaire.

Des relations centenaires sont aujourd’hui à la base de la coopération régionale et des échanges entre les cantons et ses régions voisines. La conférence, qui a réuni plus de 230 participants des cantons et des invités d’Allemagne, du Liechtenstein, d’Autriche, d’Italie et de France, a évoqué les 60 dernières années et s’est tournée vers l’avenir.

Les cantons

Même entre les cantons, il existe parfois des différences en matière de langue, de culture, d’économie, de fiscalité et d’éducation. Néanmoins, au fil des siècles et surtout après 1848, la coopération, les échanges et un modus vivendi se sont développés entre les cantons.

Les régions

En ce qui concerne les régions étrangères, le processus s’est déroulé plutôt dans le sens inverse : jusqu’à la formation des États-nations au XIXe siècle, la coopération, les échanges et les contacts étaient évidents.

L’Union européenne

La situation a radicalement changé après 1815, les guerres mondiales de 1914 et 1945 ayant constitué des points particulièrement bas. La coopération européenne, qui n’avait jamais complètement disparu, a commencé à reprendre de la vigueur après la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (1952) puis de la Communauté économique européenne (1957), avec l’aide de la garantie de sécurité de l’OTAN et du Plan Marshall des États-Unis.

Les États démocratiques en Europe en sont le résultat. L’Union européenne actuelle (1993) a joué un rôle important dans cette évolution. L’Union européenne est essentiellement un processus d’intégration, de coopération et même de fusion des pays dans de nombreux domaines (bien qu’on ne l’appelle pas ainsi). Comme toute coopération, intégration ou fusion, elle obéit à une loi d’augmentation et de diminution des gains au fur et à mesure qu’elle se développe.

Les différences politiques, fiscales, culturelles et sociales entre les pays sont parfois si importantes que les risques d’absence de décision, ou pire, de mauvaise décision ou de mauvais compromis, augmentent également.

Cela vaut, par exemple, non seulement pour les projets scientifiques et la recherche, la migration ou la politique climatique, mais aussi pour la démocratie, le système judiciaire, le parlement et le pouvoir exécutif (le gouvernement ou la Commission européenne).

En outre, il existe encore de nombreuses barrières et différences entre les régions des pays, ce qui est en soi une indication de la complexité de la coopération au niveau de l’Union européenne et des grandes différences entre ses membres.

Regio Basiliensis

Une organisation fédérale, basée sur la subsidiarité, offre la meilleure garantie d’une coopération efficace entre les pays et d’une démocratie fonctionnelle pour l’Union européenne à long terme.

La Suisse et ses 26 cantons en sont un exemple, mais aussi certains projets régionaux, comme la Regio Basiliensis. Lors de la conférence, l’attention s’est portée non seulement sur les (nombreuses) réussites de cette coopération régionale, mais aussi sur les goulets d’étranglement actuels.

Au niveau politique le plus élevé, il s’agit bien sûr de la relation entre la Suisse et l’Union européenne et de la participation des cantons au processus décisionnel fédéral. Au niveau micro, cependant, il s’agit des préoccupations quotidiennes liées aux déplacements transfrontaliers, à l’éducation, à la fiscalité, à la recherche, aux réseaux numériques, à la logistique ou, par exemple, aux mesures environnementales.

Conclusion

La Cour de justice de l’Union européenne est parfois qualifiée de « moteur de l’intégration européenne » (ce qui invite à la prudence s’agissant d’une institution non élue). La Region Basiliensis, l’une des plus anciennes organisations dans son domaine, est  sans doute un moteur de la coopération régionale.

(Source et plus d’informations: Regio Basiliensis)

Révision: Lars Kophal, rédacteur et journaliste