Basel am 27. Januar 2023, die Ankunft von Vogel Gryff in der Rheingasse. Foto/Photo: TES.

Vogel Gryff, Leu et Wild Maa

Les piccolos, les fifres, les tambours et la musique font immuablement partie du Carnaval de Bâle. Mais cette tradition incontournable, qui commence le lundi suivant le mercredi des Cendres à 4h00 du matin, (Le Morgenstraich) a une origine bien distincte.

Trois sociétés honorifiques (Ehrengesellschaften), fidèles à leur tradition séculaire, accueillent leurs figures emblématiques le Griffon (Vogel Gryff), le Lion (Leu) et l’Homme sauvage (Wild Man). Cette coutume date du XIIIème siècle, lorsque le Petit-Bâle (Kleinbasel) et le Grand-Bâle (Grossbasel) étaient encore deux villes différentes, séparées par le Rhin.

En 1225 fut construit un pont (en bois) sur le Rhin réunissant le Grand-Bâle sur la rive gauche et le Petit-Bâle sur la rive opposée. Ce vieux pont ne sera remplacé par l’actuel Mittlere Brücke (pont du Milieu) qu’en 1905.

Ce pont entraîna une grande croissance du commerce et la prospérité économique au Petit-Bâle et en 1285, Rodolphe Ier de Habsbourg accorda des droits de ville au Petit-Bâle.

Vogel Gryff. Museum Kleines Klingental

Durant les décennies suivantes, des citoyens s’organisèrent en trois sociétés : la Gesellschaft zum Rebhaus, première mention en 1304 avec le Leu (lion), la Gesellschaft zur Hären avec le Wild Maa (Homme sauvage) en 1384 première mention dans des documents et la Gesellschaft zum Greifen avec le Vogel Gryff (le Griffon), première mention en 1409.

Ces sociétés ne furent pas des guildes, mais unirent des citoyens qui représentèrent les intérêts du Petit-Bâle et assumèrent certaines tâches, entre autres la garde des remparts de la ville.

C’est ainsi qu’au XVème siècle, les montres d’arme tenues une fois l’an se sont développées. Il existe à cet égard un parallèle avec le Carnaval de Bâle lors duquel les revues d’armes des corporations, tournois de chevaliers ou fêtes précédant le Carême ont aussi marqué la coutume.

Les trois corporations – le Griffon, le Lion et l’Homme sauvage – organisent leur propre spectacle, événement majeur du Carnaval de Bâle, le 13, le 20 ou le 27 janvier.

Fresco, Petit-Bâle

Depuis 1839, elles le font à tour de rôle et l’une des corporations en assure chaque fois la présidence. Les trois personnages emblématiques exécutent ensemble une danse traditionnelle dans les rues du Petit-Bâle devant un public très nombreux.

Il s’agit d’un événement gigantesque, car il se déroule dans une quarantaine d’endroits différents. Trois porte-étendards, des batteurs et les Ueli, fous bouffons qui amusent, accompagnent le Griffon, l’Homme sauvage et le Lion. L’après-midi, les membres des trois sociétés – 150 membres par société – partagent un repas commun, le Gryffemähli.

Fresco, Petit-Bâle

Cependant, la séparation du Grand-Bâle et du Petit-Bâle est dûment maintenue lors du Carnaval. Le défilé se rend exactement à la moitié du pont du Milieu (Mittlere Brücke) et les trois figures emblématiques regardent vers le Petit-Bâle et tournent ainsi le dos au Grand-Bâle.

Néanmoins, le blason des trois sociétés honorifiques est représenté sur un vitrail de la cathédrale du Grand-Bâle

Jusqu’à tard dans la soirée, le groupe déambule à travers le Petit-Bâle, accompagné de tambours et d’un nombreux public.

(Source et informations complémentaires : https://www.vogel-gryff.ch/web22/www.vogel-gryff.ch).

Impressions du Vogel Gryff, le 20 janvier 2024